Bio Top en Côte d'Ivoire
La Côte d'Ivoire est un pays
agricole. Le cacao, l'huile de palme,l ananas la
noix de coco et les fruits et légumes sont
cultivés en abondance. Une agriculture qui
implique déforestation et destructions de
l'écosystème. Cette tendance est aujourd'hui
remise en question par les cadres de ces entreprises
eux-mêmes. La chute de la production interpelle
et l'avenir de ces monocultures intensives paraît
sombre. Nous avons pu constater les problèmes
qui arrivent sur les palmiers à huile :
- baisse de production : les régimes sont
plus petits et beaucoup de graines n'arrivent pas
à maturité,
- Apparition de maladies obligeant les sociétés
à traiter par hélicoptère,
- Apport d'engrais chimiques depuis 2006 : . 400
g par palmier en 2006, 800 g en 2007, 1 200g en
2008. aujourd'hui, ces sociétés sont
contraintes de faire un apport de 2 kg par arbre
pour qu'au final les résultats soient toujours
à 30 % de perte de production.
Dans cette situation, que font-elles
? Pour compenser cette perte, ces sociétés
ont déjà mis en pépinière
des milliers de plants afin d'accroître les
surfaces de culture 10 000, 20 000, 30 000 hectares
jusqu'où !?
La place manque. Il faut donc encore
détruire la forêt primaire! Dans cette
fuite en avant, certains dirigeants ont fait le
pas de tenter autre chose et ils nous ont contacté.
Fiaschi thomas gérant de l'entreprise Bio
Top et Paul Reveyron gérant de la ferme du
Moutta ont etablit un partenariat et se sont rendus
sur place , ils vont tenter d apporter les techniques
de la lombriculture a ces grosses entreprises agricoles
. Le but est de revaloriser les déchets d'extraction
de l'huile en vue de produire un amendement organique
de qualité. Bio top et la ferme du Moutta
s'engagent à accompagner ces entreprises
qui ont choisi le chemin de la raison, le recyclage
sur place, l'autonomie pour la performance. Le lombricompost
issu de cette revalorisation permettra de restructurer
les sols usés et appauvris en matières
organiques, de renforcer le végétal
et lui permettre de lutter contre les maladies naturellement.
Jamais auparavant les palmiers n'étaient
traités. Les maladies sont le signe d'un
végétal épuisé parce
que dans un sol pauvre. Le végétal
plus fort retrouvera sans mal une capacité
de production optimum.
Le but :
- pour les exploitants : retrouver un appareil de
production performant.
- Pour l'écosystème : éviter
le déboisement systématique.
La lombriculture en Côte
d'Ivoire, c'est aussi mettre au service des villageois,
des systèmes simples pour leurs cultures.
Aujourd'hui, les villageois plantent un potager
sur 3 000m². Au bout de 2 ans, le sol est trop
pauvre alors ils abattent les arbres de la forêt
pour cultiver sur l'humus naturel du sol, et ceci,
jusqu'à épuisement. Le cycle continue
: arpent après arpent, les arbres sont brûlés
et les parcelles de cultures se déplacent
plus loin … L'écosystème est
mort. Les singes et le gibier ont disparu, faute
d'abris naturel. Les sols appauvris sans plantation
sont lessivés à la période
des pluies, ils deviennent durs, compacts et stériles.
Les villages ses déplacent et la forêt
recule encore... nous avons un devoir d'enseignement
auprès de ces populations. La matière
première, les déchets, ils l'ont.
Reste à inculquer la technique.
Le lombricompost, c'est de l'humus, rien de moins.
Si ces villages prenaient l'habitude de pérenniser
leurs cultures en faisant des amendements à
base de leurs déchets, ils auraient la maîtrise
de leurs agriculture et de leurs survie.
Parce que dans l'état actuel
des choses, nous, professionnels agriculteurs ingénieurs
agronomes, savons que le pire arrive avec la croissance
démographique et l'appauvrissement des sols
: la famine purement et simplement. Nous avons vu
ces forêts dévastées. Là
où il y avait des arbres multi-centenaires,
une biodiversité incroyable, chimpanzés,
éléphants de forêts... tout
a disparu! A la place des villages, des petites
cultures pour survivre mais jusqu'où ? Déjà
les conflits guettent : l'espace vital pour la nourriture.
Le travail de la lombriculture est, dans nos sociétés
occidentales, une geste écologique.
Mais dans l'Afrique Sub Saharienne, il faut prendre
conscience de l'impératif de survie de tout
un écosystème, dont l'homme, au centre,
doit avoir la maîtrise. Aujourd'hui, aucune
maîtrise, mais une fuite en avant inexorable.
Nous coopérerons avec le
ministère de l'agriculture Ivoirien, les
grosses sociétés d'exploitation, pour
faire de notre mieux pour préserver
les intérêts des hommes tout en protégeant
la nature.
Nous avons conscience qu'avant
de protéger la forêt, il faut sauver
les hommes. Notre savoir-faire en lombriculture,
nous l'espérons, sera mis à profit
dans ce sens, et nous aurons au moins le sentiment
d'avoir fait quelque-chose.
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